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lundi, avril 29, 2024

Développement- Le paradoxe ouest africain

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Alors que le monde sort petit à petit d’une pandémie qui avait fini par mettre à genoux les économies et que la relance est dans tous les agendas, en dépit de la crise russo-ukrainienne qui vient plomber les stratégies les plus pointues, une partie de la jeunesse ouest africaine continue de périr en Méditerranée, pour un hypothétique eldorado. Cela ne choque personne dans des pays émetteurs, pourtant « gâtés » par la nature, où la surabondance devrait être la norme.

La migration clandestine est en train de faire de la Méditerranée un véritable mouroir !  Les chiffres officiels de l’Organisation internationale pour la migration (OIM) font froid dans le dos. De 2014 à aujourd’hui, soit moins de 9 ans, ce sont 24 023 migrants clandestins qui ont disparu en mer Méditerranée. Cela représente plus de 11% sur 218,062 tentatives de traversée. Pour avoir une idée, c’est quasiment un stade de football rempli! Certes, tous ces décédés et disparus ne sont pas exclusivement des ressortissants de pays ouest et centre africains, mais ils en constituent un lot important.

Là où le bât blesse, c’est que les pays ouest africains sont majoritairement peuplés de jeunes de moins de 25 ans, sont bien dotés en ressources naturelles et des plus précieuses, et bénéficient d’un environnement des plus que favorables, autant sur le plan du relief, du climat que des sites exceptionnels. Voilà des pays avec des stations, telles que Kribi qui reçoivent jusqu’à 4 m d’eau de pluies par an- vous avez bien lu 4 mètres ! – « où même lorsqu’on jette un stylo, il pousse », mais qui voient la jeunesse s’exiler par dizaines. Aux arrivées irrégulières en Europe qui constituent plus de la moitié, soit 57% (124 699), s’ajoutent les interceptions en mer, pour 42% d’entre eux, soit 90 911 personnes. Face à ce tableau des plus sombres, nous avons tous constaté, dans un passé très récent, des chefs d’Etat hilares au lieu de se retrousser les manches et prendre cette problématique à bras le corps !

Changer de paradigmes

La jeunesse africaine attend de tels dirigeants une vision de développement stratégique, fondement de la souveraineté économique, des marchés organisés, un reprofilage de la dette extérieure, une éducation qui puise ses bases dans l’anthropologie du territoire.

Lorsque des secteurs stratégiques, tels que les mines, l’industrie en général, la poste, l’information, le transport… sont chahutés peut-on s’attendre à l’implantation de grands ensembles (Etats fédéraux) qui vont générer plus de solidarité, plus d’inclusive et de complémentarité ? La Gambie et le Sénégal, deux pays, un seul peuple, pourraient être précurseur d’une telle démarche.

Les attentes de la jeunesse africaine

Cette jeunesse, qui ne sait plus à quel saint se vouer, exige que leurs Etats- pour ceux qui n’y sont pas encore- frappent leur propre monnaie, raffinent eux-mêmes par une intégration qui ne souffre d’aucun à peu près, les métaux précieux du sous-sol, implantent plusieurs comptoirs, en concertation avec les maîtres-orfèvres et autres artisans, pour approvisionner les marchés… Elle espère que les dirigeants de ces pays, dont la plupart sont pauvres et très endettés (PPTE), d’initier à partir de leurs structures existantes, qui thésaurisent des fonds de pension, de créer des aménageurs-développeurs à même d’ériger des zones industrielles et autres plateformes industrielles intégrées (P2I) pour l’accueil de tout investisseur. Il y va de la paix et de la prospérité du monde. Ce sont des industries, pilotées par des leaders bien formés, qui pourront valoriser tous ces minerais qui parfois affleurent, hisser la qualité des ressources issues des terres arables, oh combien fertiles, ou de l’économie bleue ou encore de celle décarbonée.

Vendre avant de produire

Si nous ne voulons plus vivre, en si peu de temps, lors de cette migration clandestine du Sud de la Méditerranée vers l’Europe, quelque 22 290 noyades, des centaines d’accidents- l’OIM en a dénombré 286 liés à un transport dangereux- de la violence et même des cas de violences et de sévices inhumains allant jusqu’à l’esclavage, avant tout programme de production de qualité aux normes, assurer les débouchés, des bourses de matières premières… ce qui présuppose une maîtrise des méthodes de conservation en milieu chaud, donc une maitrise du froid qui, du coup, s’éloigne de la nomenclature « Luxe », où il a trop longtemps été logé. Le cas de toutes ces récoltes d’oignons et de légumes verts qui pourrissent périodiquement, dans un marché inorganisé, au Sénégal, doit être aux oubliettes.

Daouda MBaye

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