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Economie- l’Afrodescendance, mère de la Renaissance

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Tout a commencé sur le continent africain, c’est le Berceau de l’Humanité. De Toumaï à nos jours, il y a 8 millions d’années, l’histoire a pris son cours. La mère-patrie, qui a tout donné, n‘en a pas moins subi moult sévices et saignées. Actuellement, un vent de Renaissance y souffle. Des militants de l’Afrodescendance portent ce combat.

Bien au-delà du Retour et du Panafricanisme, prônés respectivement par les précurseurs volontaires ou passifs que furent William E. Dubois, Marcus M. Garvey, et les pères de l’indépendance et de l’équité que furent Kwamé Nkrumah, Sékou Touré, Patrice Lumumba, Malcolm X (El Hajj Malik El Shabazz), Frantz Fanon, Nelson Mandela, Mohamed Ali, Martin Luther King … et plus récemment George Floyd, le mouvement Afrodescendance entend réhabiliter l’homme africain. Un peu partout, sur le continent africain et à travers la diaspora, l’élan reste le même pour établir une feuille de route dont les desseins recoupent la Renaissance africaine. Il est admis que nous sommes une seule et unique race humaine sur Terre, néanmoins, chargée d’Histoire et d’histoires ! « Bëg’gë na sama bop du bañ nalla », dit un proverbe Wolof qui pourrait se traduite par « Charité, bien ordonnée, commence par soi-même ».

Des institutions, telles que le CODESRIA (Council for the Development of Social Science Research in Africa @CODESRIA), RASA-AFRICA (Rapport Alternatif sur l’Afrique @Rasa_Africa) … des groupes se forment sur les réseaux sociaux et font légion. Parmi ces derniers ADDI (African Development Diaspora Institute @ADDIMovement), Pan African Daily TV, UAYA (Unifying Africa, Advancing in Progress & Development), Africa Vision, The Greatest African League… Il y est partagé les voies et moyens de Closings de Fonds Souverains, d’asseoir des projets structurants, le combat de la qualité dans toute production, des zones industrielles de transformations de ressources pour plus de valeur ajoutée par des aménageurs-développeurs locaux, de développement inclusif, d’une révolution industrielle X.0, etc.

L’Art, au cœur des changements

Des manifestations ponctuelles ou périodiques sont aussi organisées dans le même but, à savoir réhabiliter l’Homme noir ! Arrivées à point nommé la Biennale Dak’Art 2022, du 19 mai au 21 juin 2022 à Dakar et « l’Expo Art Africanismes en Amérique centrale et dans les Caraïbes. Un regard… », prévue du 24 au 31 mai 2022 à Panama City, et, expositions soutenues par des leaders africains, rentrent dans ce cadre. Une artiste-plasticienne marocaine, dont la notoriété internationale va croissante, exposera justement, lors de ces deux vitrines. Il s’agit d’Asma Chaabi. Doit-on rappeler qu’Asma Chaabi, qui a d’abord mentoré des enfants les initiant à l’art contemporain aux Ecoles Az-Zahraa, à Rabat en 1995, l’utilise aussi comme une forme d’expression pour dénoncer le racisme, la ségrégation ou toute forme d’ostracisme, d’esclavage ou d’oppression ?

Destins croisés

Première et unique Femme, élue maire d’une cité urbaine dans l’histoire du Maroc, Asma Chaabi fut invitée officiellement à l’investiture du 44ème Président des Etats Unis d’Amérique, Barack Hussein Obama, le 20 janvier 2009 à Washington. En en marge des festivités, lors du bal organisé par l’Arab-American Institute (AII), la femme d’affaires et non moins artiste-plasticienne n’a pas manqué de rappeler que le Royaume du Maroc, un des plus grands alliés des Etats-Unis, fut le premier pays à reconnaitre l’indépendance de ce pays. Elle ajoutera : « Nous avons vécu un événement historique aussi bien pour les Américains que pour les peuples épris de paix et de justice comme le peuple Marocain sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI ». Chaib Salih, président de l’American Moroccan Association of North Texas (AMANT), venu de Dallas pour vivre cet événement historique, affirmait alors que le monde entier se souviendra de ce jour qui a marqué l’histoire des relations entre les Etats-Unis et le Maroc.

Un monde uni dans la diversité

Asma Chaabi a été nommée officiellement Citoyenne Pèlerin du Sanctuaire de la Traite Négrière et Patrimoine de l’Humanité, en 2005 à Gorée, ayant le statut d’Ambassadeur de Bonne volonté de Gorée, à travers le monde, en vue de promouvoir l’image de marque de l’Île Mémoire, de témoigner du drame de l’esclavage, d’enseigner les valeurs du patrimoine universel incarnées par l’Ile de Gorée, pour le triomphe des idéaux de paix, et de tolérance, seuls gages d’un MONDE UNI DANS LA DIVERSITE. Proche de feu le Maestro Doudou Ndiaye Rose (fait Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par le Japon), cette militante de l’Afrodescendance est en train de partager un appel au dialogue, à l’échange, à l’amour, à la chaleur humaine, sans faire l’économie du vécu qui enrichit. Aussi en 2013, le Président Obama accompagnée de sa famille, s’est rendu en visite à l’île sanctuaire de Gorée, visiter la Maison des Esclaves.

Asma Chaabi est une ressortissante marocaine. Son pays, profondément enraciné à l’Afrique a connu comme premier roi, Moulay Idriss 1er, petit-fils d’Ali et de Fatima (fille du prophète Mohamed PSL), né à la Mecque en 743 et mort en 791 à Oualili (Volubilis). Un autre trait d’union entre deux espaces qui partagent un Dieu unique. Pendant les premières heures de la religion musulmane qui est la sienne, le Négus en Abyssinie reçut et hébergea les émissaires du prophète. Tous croyaient en Marie, mère de Jésus- leur rappela-t-il. Loin de dédouaner des conquêtes ultérieures plus ou moins sanglantes, l’artiste s’emploie à partager l’amour et la coopération franche entre les peuples.

Son art, un courant à la lisière de l’expressionnisme, fustige aussi toute violence contre la femme comme les avortements forcés, milite pour les Droits des Femmes, en général, et, en particulier, pour la scolarisation de la petite fille dans les régions rurales, à travers la Fondation Miloud CHAABI.

Un peu d’histoire prouve que, loin d’être un effet de mode, ce mouvement est celui du salut futur.

L’apport de l’Afrique à la civilisation universelle 

Nous trouvons que le meilleur propos pour illustrer cette tendance est celui du Pr Cheikh Anta Diop, lors de sa conférence sur « L’APPORT DE L’AFRIQUE A LA CIVILISATION UNIVERSELLE », à l’université de Niamey au Niger en 1984. Il soutenait alors que ceux, qui veulent faire passer l’Afrique pour être un continent fruste, qui n’a presque rien apporté à la civilisation, ont tenté de renverser le courant de l’évolution et raconter l’histoire à rebours. En 3 étapes, il démontra que c’est bien le continent africain qui fut à l’origine de tout le développement de la civilisation. Nous reproduisons ci-dessous quelques extraits de son intervention.

Berceau de l’humanité

Maintenant, les vestiges et les fossiles trouvés en Afrique ne laissent plus aucun doute sur le fait que l’Afrique est le Berceau de l’Humanité. Depuis que le Berceau de l’Humanité a été placé en Afrique, il ne l’a plus quitté.

Les 3 premiers sont l’Australopithèque Robustus, l’Australopithèque gracile et l’Homo Habilis. Ces 3 spécimens, on ne les trouve pas sur les autres continents dans l’état actuel de la recherche dans l’archéologie préhistorique.

Mais l’Homo Erectus qui a paru en Afrique, il y a environ 2 millions d’années, l’homme de Neandertal qu’on appelait l’Homo Faber et qu’on appelle maintenant Homo Sapiens, et l’Homo Sapiens Sapiens, sont sortis de l’Afrique pour aller peupler le reste du monde.

Peuplement du monde

L’Homo Erectus est sorti de l’Afrique, très probablement, il y a 1 700 000 ans. Il y avait 2 voies de sorties pour cette Humanité ; soit par l’isthme de Suez, soit par le Detroit de Gibraltar. Ce sont les voies qui ont été pratiquées par la première humanité née en Afrique, sous la latitude du Kenya, dans cette région de l’Afrique de l’Est qui comprend à la fois l’Ethiopie, la Tanzanie et même l’Afrique du Sud.

L’Homo Erectus est entré en Europe, il y a environ 400 000 ans. Il a été suivi par l’homme de Neandertal très probablement vers 100 000 ou 150 000 ans.

Alors, l’Homo Sapiens Sapiens, c’est-à-dire, l’homme noir, qui est la dernière forme de l’humanité, est sorti de l’Afrique, il y a 40 000 ans, et est allé peupler l’Europe. Il y séjourna dans des conditions extrêmement dures, pendant la dernière glaciation. C’est par cette sortie qu’il s’est opéré une différenciation raciale… L’Humanité, qui est née en Afrique.

Il y a 120 000 ans, l’espèce Homo Sapiens Sapiens était nécessairement négroïde.

Voilà donc le processus de l’apparition de l’Humanité et aussi le déplacement de cette Humanité vers les autres continents.

La thèse monogénétique l’emporte sur la polycentrique

En émigrant dans les conditions de la préhistoire pour aller en Europe, elle s’est adaptée à d’autres conditions diamétralement opposées à celles de l’Afrique, c’est pour cela qu’elle a progressivement blanchie pour devenir leucodermes.  Ce laps de temps est évalué à peu près à 20 000 ans, si nous considérons l’époque de la date de l’homme de Grimaldi, c’est-à-dire du premier africain en Europe.

Cet homme de Grimaldi est entré en Europe, il y a 40 000 ans. Il est resté sur place jusqu’à -20 000 ans pour qu’apparaisse pour la première fois sur la planète la morphologie du leucoderme, et par conséquent le type humain qu’on appelle la race de Cro Magnon.

Il faudra attendre encore 15 000 ans pour qu’apparaisse le type qu’on appelle communément l’homme de la Chancelade qui serait le prototype du jaune.

Pendant le paléolithique supérieur, voilà les 3 races qui vont exister dans les conditions de la glaciation birimienne (précambrienne). La toute première race, qui était noire, s’est étendue de l’Europe de l’ouest jusqu’au lac Baïkal, à travers la Crimée, le Bassin du Don. Dans toute la région de l’Europe actuelle, on trouvait, il y a 32 000 ans, une seule humanité qui est cette humanité négroïde.

L’invention de l’écriture, de la mesure du temps…

En sortant de la préhistoire pour rentrer dans la période historique proprement dite, on se rend compte que cette période est caractérisée par l’apparition de l’écriture. Là encore, c’est la Vallée du Nil qui devance le reste du monde pour des raisons bien simples. L’évolution de l’Europe était freinée par cette fameuse glaciation birimienne, ayant duré pratiquement 100 000 ans, soit de moins 80 000 à moins 10 000. Pendant toute cette période, l’Afrique a évolué normalement, n’ayant connu que des périodes tantôt sèches, tantôt pluviales. Le processus cumulatif de la civilisation était plus intense en Afrique qu’en Europe où on vivait dans des grottes. Il en résulte le fait que l’Afrique entre la première dans la période historique.

Dès la fin du 4000ème millénaire avant Jésus Christ, l’Afrique invente l’Ecriture. Et à partir de moins 3300, nous avons des documents écrits qui nous permettent de suivre l’évolution de l’Afrique dans la vallée du Nil. En moins 4236, l’Afrique invente déjà un calendrier sidéral, fondé sur le lever de Sirius, étoile la plus brillante du ciel, dans la constellation du Grand Chien. Les Egyptiens en -4236 avaient déjà remarqué que cette étoile se lève pratiquement en même temps que le soleil. Sous la latitude de Memphis, tous les 1460 ans. C’était la base de leur calendrier, un repère chronologique absolu pour ainsi dire. Imaginez un phénomène aussi fugace, le soleil qui se lève en même temps qu’une étoile… un phénomène qui ne dure qu’à peine quelques secondes, en tout cas moins d’une minute, et ne se reproduira plus avant 1460 ans. L’année suivante, si vous vous mettez sous cette même latitude et regardez l’étoile en question, alors vous constaterez qu’il y a un écart d’un quart de jour. La 2ème année, l’écart sera d’une demi- journée… et au bout de 4 ans, l’écart sera d’une journée. Par conséquent dès moins 4236, les Egyptiens connaissaient l’année bissextile et pouvaient très bien, tous les 4 ans, ajouter au calendrier de 365 jours ¼, une journée. Mais au lieu de rectifier tous les 4ans, ils ont préféré, suivre l’évolution du phénomène pendant 1460 ans pour ajouter une année de plus. Et ce calendrier les Egyptiens y tenaient à tel point que le Pharaon avait créer un Service Spécial pour suivre l’écart, à travers le temps, entre le calendrier sidéral et le calendrier ordinaire. Nous connaissons les levers héliaques qui jalonnent l’histoire égyptienne. Ceci pour monter que l’Egypte pharaonique est entrée dans l’histoire avec des connaissances astronomiques précises. Sur ce point, l’unanimité est presque faite chez les spécialistes. On sait que l’Egyptien connaissait une méthode de détermination des phases de la Lune qui n’ont rien à voir avec celles qui seront inventées ultérieurement.

Les mathématiques, Pythagore, Thalès… disciples de savants égyptiens

Ni Pythagore, ni non plus Thalès, n’ont pas écrit une seule ligne sur les mathématiques. On lui a attribué un théorème qui ne lui appartenait pas.

L’Afrique, qui abrite encore aujourd’hui les pyramides en Egypte pharaonique de Khéops, Képhren et Mykérinos, mais aussi celles du Soudan, issus de la civilisation de Méroé, a transmis ses valeurs civilisationnelles à la Méditerranée septentrionale

La deuxième phase, au cours de laquelle la civilisation égyptienne a transmis les valeurs de la civilisation à la Grèce, correspond à la phase pendant laquelle l’Afrique a transmis, de nouveau, ses valeurs civilisationnelles à la Méditerranée septentrionale. A son tour la Grèce va transmettre ces valeurs à l’Occident. Thalès est allé en Egypte pharaonique au 6ème siècle avant JC. Il s’est rendu en Egypte pharaonique pour s’y initier. A cette époque, la Grèce était à l’état fruste.

La science égyptienne est née sous la protection de l’Etat, elle s’est développée au service de l’Etat parce qu’elle était indispensable pour la maîtrise de la nature dans la Vallée du Nil. La science est une tradition africaine, égyptienne.

La Grèce, même celle de Platon, n’avait pas dépassé le cadre d’une cité. L’Egypte pharaonique avait créé pour la première fois un Etat-territoire regroupant plusieurs cités, avec des institutions particulières, avec une tout autre philosophie politique qui s’oppose, point par point, à l’individualisme septentrional hérité des steppes eurasiatiques. Donc, c’est Thalès qui introduira en Grèce la géométrie, apprise en Egypte pharaonique.

Double-Remen, duplication du carré et théorème dit de Pythagore

Le Théorème dit de Pythagore, les égyptiens le connaissaient, c’est le problème n°6 du Papyrus de Moscou. Dans la duplication du carré, il fallait absolument aboutir à ce théorème dit de Pythagore. Les égyptiens ont défini une longueur qui permet de construire un carré double et qui est égale à a√2 (a racine carrée de 2) qui est le nombre irrationnel par excellence. Par conséquent, la définition d’une longueur qui s’appelle le double-remen et qui consiste précisément à réaliser la duplication du carré, dans la géométrie égyptienne impliquant à la fois la connaissance du côté multiplié par √2 (racine carrée de 2) qui donne la diagonale qui donne le côté du carré double, montre à n’en pas douter que l’égyptien connaissait ce théorème. Ils le démontraient …

Entre autres choses, il connaissait les nombres irrationnels qu’on a attribué à Pythagore. C’est ainsi que Pythagore est resté longtemps en Egypte pharaonique pour s’instruire. Les Egyptiens ont souvent dit – Diodore l’a relaté- que les grecs s’attribuent toutes les sciences apprises chez eux, une fois rentrés chez eux. Mais parmi tous les grecs qu’ils avaient initiés, c’est Pythagore qu’ils aimaient le plus, parce que c’est lui qui avait gardé dans son enseignement l’aspect symbolique de l’enseignement égyptien.

Nous avons retrouvé les signes pré-algébriques qu’utilisaient les pythagoriciens, puisque Pythagore n’a rien écrit.

Civilisation ou Barbarie 

Les éléments ne manquent pas pour retracer cette influence que l’Egypte pharaonique a eu sur la Grèce, en particulier, et sur l’Occident, en général. Les Latins, qui avaient le moins de contacts avec les égyptiens, n’ont rien apporté aux sciences exactes. Les Latins étaient de grands bâtisseurs d’une certaine architecture, mais ils ne faisaient que reprendre de grandes formules, telles que la section d’Or que l’Egypte pharaonique avait connu depuis 2778 et tant d’autres.

L’Egypte pharaonique continuera d’apporter tous les éléments de la civilisation, même ayant déjà perdu sa souveraineté nationale.

Les assyriens sont venus très rapidement. Déjà vers -525 Cambyse occupe l’Egypte pharaonique. Il était sujet à des crises de folies et avait donné l’ordre de détruire tout ce qui fut la grandeur de l’Egypte pharaonique. On a brûlé les bibliothèques, détruit les temples, transporté des ouvriers à Persépolis pour construire une nouvelle capitale… Les perses étaient dans un état semi-barbare et n’avaient pas atteint un certain niveau technologique qui leur auraient permis de résoudre certains problèmes techniques. C’est Diodore qui nous apprend qu’après la soumission et la destruction de l’Egypte pharaonique, il a fallu prendre des ouvriers égyptiens pour construire Persépolis.

Tous ces éléments montrent comment le flambeau est passé de l’Afrique, dans l’Antiquité à la Grèce…

Riche de tout ce patrimoine, le continent noir a tout pour retrouver sa place dans le concert des nations et porter sur les fonts baptismaux cet Humain qui fera du développement durable son sacerdoce, dans un monde de paix et de progrès.

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